Pourquoi acheter un instrument neuf ?
C’est la question que se posent beaucoup de musiciens, débutant ou désireux de changer leur instrument pour un autre plus performant. Il existe une grande quantité d’instruments d’occasion, violons surtout, violoncelles aussi, et altos dans une moindre mesure. Dans ce vaste choix, il est possible de trouver son bonheur à un moindre prix, alors pourquoi se compliquer la vie avec du neuf? On dit aussi que les instruments anciens sont meilleurs que les récents, le temps donnant au bois une grande aptitude à résonner »¦ Et puis les instruments neufs sont verts et doivent âtre joués longtemps avant de devenir bons.
Nous devons surtout démâler le vrai du faux, car dans ce domaine les idées reà§ues ont la vie dure et poussent à l’erreur beaucoup de musiciens inexpérimentés ou mal informés.
- Il est vrai que dans la multitude d’instruments disponibles, on peut en trouver un très bon à un prix réduit;
- Il est vrai aussi qu’en vibrant le bois acquiert une aptitude sonore qui fait souvent défaut au bois neuf, mais un mauvais bois peut vibrer pendant un siècle, il n’en deviendra pas bon pour autant
- Il est encore vrai qu’un instrument neuf s’améliore en le jouant, mais pas autant qu’on le dit: il gagne dix pour cent, pas plus. Un bon instrument l’est tout de suite, dès son premier cri à la sortie de l’atelier. Un instrument médiocre peut âtre joué sans relà¢che, il deviendra un peu plus facile à jouer, il gagnera un peu en richesse de son, mais il restera toujours médiocre.
Par contre, il est faux de considérer qu’un instrument, parce qu’il a été fabriqué à Mirecourt, est bon. A Mirecourt, on construisait violons, violoncelles et altos en série, exactement comme en Chine. Certes, l’expérience acquise, la qualité des bois et la maà®trise des ouvriers assuraient une qualité supérieure aux actuels violons d’importation, mais ces instruments manquent de personnalité.
Alors pourquoi s’embâter avec un instrument neuf qui va bouger, qui devra âtre réglé avant de trouver sa bonne résonance et qui, souvent, va coûter beaucoup plus cher?
Parce qu’un instrument de musique est personnel, parce qu’il nait avec son musicien et grandit avec lui.
Un violon neuf est lié au luthier qui l’a construit et l’a vendu. C’est la meilleure assurance de pouvoir trouver une solution à ses moindres problèmes.
Si un instrument à bas prix peut convenir pour les premiers essais, pour apprendre à frotter les quatre cordes sans déraper, très vite il ne convient plus. Un musicien débutant a toujours du mal à faire un son correct avec un bon instrument, alors avec un instrument au son détestable, il va vite se dégouter de la pratique musicale. Un bon outil a toujours été la première nécessité pour apprendre son métier. C’est la mâme chose en musique.
Et puis, un instrument neuf est vierge de l’influence d’un autre musicien. Tous les instrument émettent des radiations et reà§oivent celles du musicien dont ils s’imprègnent et en conservent la mémoire pendant très longtemps. Ce qui est un défaut dans la musique ordinaire devient une qualité avec les très grands instruments ayant toujours été joués par des grands virtuoses. Le dernier en date profite de la force de ses prédécesseurs. (Voir l’article Lutherie et radiesthésie).
Mais revenons aux considérations matérielles. Quel instrument neuf choisir?
Tout dépend de l’argent dont on dispose, mais il n’y a pas de secret, il ne faut rien espérer d’un premier prix.
Les instruments d’importation fabriqués en série avec des bois médiocres ne valent pas grand chose.
Les instruments importés et réglés par des luthiers sont nettement meilleurs.
Mieux encore, les instruments dont les luthiers importent les éléments, les mettent à l’épaisseur et les montent dans leur atelier. Mais c’est déjà beaucoup plus cher.
On trouve aussi de bons instruments d’importation, mais ils sont aussi chers que de bons Franà§ais.
Les instruments fabriqués de toutes pièces à l’unité par le luthier proche de chez vous avec des bois choisis, séchés naturellement sont les meilleurs de tous. Ils coûtent certes beaucoup plus cher, mais quel plaisir de les jouer!
LOTHAIRE MABRU
Bonne analyse du problème. Seul petit bémol selon moi : pourquoi un instrument provenant de Mirecourt manquerait-il de personnalité ? Si c’est du point de vue de la facture, oui dans la plupart des cas, mais si c’est du point de vue de la sonorité, non. J’ai entendu un violoncelle JTL sans filet, bas de gamme donc, avec une sonorité extraordinaire, et j’ai d’autres exemples de la sorte. Si je devais donner un seul conseil : essayer avant d’acheter.
Beone
Bonjour,
Il serait intéressant de mettre une fourchette de prix indicative pour chaque catégorie de violons citée dans le dernier paragraphe (avec l’année à laquelle les prix indiqués étaient valide. « Premier prix », « plus cher », « beaucoup plus cher » ne permet pas de savoir à quoi s’attendre pour le budget fini dont disposerait un acheteur potentiel.
Qu’en pensez-vous ?